Archive du 2007-12-10
Alors que les évènements du G8 de Gênes en 2001 se mettent en scène au Théâtre de la Manufacture, Contrasts revient sur ses évènements, en vidéo, histoire bien réel avec les films :
Don’t Clean Up The Blood de Primitivi (France-2001-45mn).
Gênes 2001. Le bruit et la fureur… Les évènements survenus en juillet 2001 lors du sommet du G8 à Gênes sont narrés dans ce court documentaire. Tout d’abord, la mise en perspective des contre-manifestations par rapport au sommet en lui-même est intéressante et a le mérite de bien replacer la distance entre décideurs d’une part, qui font mine de jouer au grand jeu de la démocratie, et les manifestant-e-s qui à plusieurs centaines de milliers, ont à peine réussi à ébranler le déroulement du sommet lui-même. Ensuite, sans verser dans cette pseudo-objectivité journalistique qui dépolitise généralement les images filmées, Don’t Clean Up The Blood montre la diversité des courants présents à Gênes, tout en laissant le temps aux interviewé-e-s d’expliquer la portée politique de leur venue au contre-sommet. Des chrétiens jusqu’au mal-nommé « black-block », en passant par ATTAC ou le « pink-block » (on ne fait qu’entr’apercevoir la banderole du cortège No Pasaran), la caméra filme et interroge aussi bien les fondements politiques que les pratiques développées par les différents groupes. Enfin, Don’t Clean Up The Blood est surtout la chronique en images d’une terreur organisée par l’Etat italien, terreur que Berlusconi déclare (à demi-mot) avoir instaurée au nom de la tranquillité du sommet. On peut aussi noter l’appréciable retour sur les déclarations ignominieuses d’ATTAC suite au contre-sommet, ainsi que quelques images éclairantes de son université d’été… Dans ce film, l’audiovisuel rejoint le politique pour en faire un véritable moment de la contestation internationale du système capitaliste.
Un Autre Monde est possible (Italie-2001-50mn)
Film collectif réalisé par 33 des plus grands cinéastes contemporains italiens (Ettore Scola, Mario Monicelli, Gillo Pontecorvo…) soutenu par des dizaines d’autres réalisateurs (Marco Bellochio, Mimmo Calopresti, les frères Taviani…) et coordonné par Francesco Maselli, Un Autre Monde est Possible est avant tout une illustration puissante de l’esprit de la contestation de la mondialisation néo libérale. Loin de présenter les arguments théoriques, ce documentaire destiné au grand écran est une vision dont l’ubiquité, donne la mesure et l’ampleur du mouvement, une vision contemplative et onirique par les contestataires eux-mêmes.