Archive du 2008-02-08
AU FOYER CULTUREL DE SAINT MAX – ENTREE LIBRE – 20H30
INTERVIEW
Alain DELHOTAL
Leader du groupe « harmo & Co. »
Alain Delhotal, qui êtes vous ?
« Je suis un cancre musical. J’ai d’abord été un gamin à qui on a offert un harmonica diatonique, comme des milliers de gosses, mais comme je n’ai pas été capable d’apprendre le solfège, je n’ai jamais appris d’autre instrument. J’écoutais les vinyles de mes parents et je reproduisais les airs d’Yvette Horner, Piaf ou Albert Raisner. Et puis un jour j’ai entendu Sydney Bechet jouer Petite Fleur. C’était en 1973 et ça a été mon premier standard de jazz sur un harmonica chromatique. Par la suite, bien plus tard, j’ai créé un festival de jazz, et j’y ai fait le Bœuf avec des pros : Pierre Michelot, Philippe Combelle, Raül De Souza, Marcel Azzola.. puis à Paris, au Caveau de la Huchette, avec Dany Doriz, Georges Arvanitas, Marc Fosset, Jean-Lou Longnon, Christian Morin, Maxime Saury et même la grande Rhoda Scott. »
Pourquoi « harmo and Co. » ?
« L’harmonica est l’instrument populaire par excellence. Il est présent dans presque tous les foyers, il apparaît dans de nombreuses œuvres musicales, dans le monde entier et pourtant il est toujours en arrière-plan. En créant « harmo & Co. » j’ai voulu lui donner le premier rôle, en faire le véritable soliste du groupe. C’est pourquoi mon groupe s’appelle harmo. Le sigle Co. ce sont les musiciens qui m’accompagnent et qui ne sont pas toujours les mêmes car je recherche en permanence de nouvelles expériences musicales. »
« Harmo & Co. » c’est quel style de musique ?
» Précisément, « harmo & Co. » n’est pas une formation dans un style spécifique, c’est un concept musical original fortement influencé par le jazz autour d’un instrument, qui aborde des styles multiples : jazz, chanson française, comédie musicale, musiques de films…
C’est de la musique populaire, dans le vrai sens du terme. »
Avez-vous des exemples ?
» Dans les grands standards de jazz on peut citer Les Feuilles mortes, Summertime, Orfeu Negro, Bluesette de Toots Thielemans, Freddy free loader de Miles Davis, mais aussi Besame Mucho ou Isn’t she lovely de Stevie Wonder… que le public aime beaucoup. Evidemment ce ne sont pas simplement des reprises mais surtout des arrangements originaux. A ma grande surprise, lorsque nous avons joué pour la première fois « Comme d’habitude », ça a été du délire, et ça se reproduit à chaque fois. Les morceaux très techniques sont également plébiscités par le public. Je pense par exemple au très beau thème russe Les Yeux Noirs ou à Libertango de Piazzola. Mais le public aime également les musiques venues d’ailleurs et les compositions personnelles qui lui permettent de s’évader. C’est le cas d’Andalusia, une musique que j’ai composée en hommage à mes amis marocains, ou encore Claudette samba que j’ai écrit pour ma femme .
Parlez nous de vos complices.
A Saint-Max je serai accompagné de deux excellents musiciens qui forment un duo soudé, complice et efficace : Anthony Hocquard à la guitare et Saïd Chikaoui, soutenus à la batterie par Fred Vinquant, très connu dans le monde du jazz régional.
